quarta-feira, 28 de dezembro de 2005

Três figuras luminosas

No diário "Le Monde", Henri Tincq escreve sobre L'héritage de trois témoins du christianisme. Três figuras maiores que se foram em 2005, deixndo um testemunho luminoso. Alguns excertos:

"L'année 2005 gardera le souvenir de la disparition de trois figures exceptionnelles ? Jean Paul II, le Frère Roger, Paul Ricoeur ? que la foi et la date de la mort ont réunis. Leur vie fut un chemin, long et exemplaire pour les hommes d'aujourd'hui dans chacun des trois ordres de la vie chrétienne : le magistère, la contemplation, la philosophie. "Laissez-moi aller vers la maison du Père", a murmuré Karol Wojtyla avant de s'éteindre, à près de 85 ans, le soir du 2 avril. Le Frère Roger, 90 ans, est mort le 16 août dans des conditions dramatiques, poignardé à l'heure de l'office par une démente. Quand au grand philosophe protestant Paul Ricoeur, à 92 ans, il s'est éteint le 20 mai dans la paix de l'âge. Ces trois hommes ont eu en commun, outre leur foi et leur notoriété mondiale, d'avoir été d'authentiques hommes de Dieu et de leur temps. (...)
"Des hommes comme Jean Paul II, le Frère Roger ou Paul Ricoeur furent à la fois des signes de contradiction et d'unité. Le premier a suscité autant de controverses par son intransigeance morale et politique que de fascination par son intériorité, son goût de la rencontre et des foules. Avant d'imposer Taizé comme lieu de la réconciliation, le Frère Roger suscita aussi la haine, à une époque où protestants, catholiques et orthodoxes continuaient de s'ignorer, voire de se détester. Ses obsèques ont été célébrées sous le signe du pardon : pardon pour la meurtrière, pardon pour les confessions divisées, pardon pour les jeunes désorientés. De ce pardon dont le philosophe Paul Ricoeur faisait aussi, dans La Mémoire, l'Histoire, l'Oubli (Seuil, 2000), la clé de toute vie en communauté.(...)
"L'héritage de ces trois défunts a toute sa place dans le débat sur la "déliaison" sociale ou ce que Paul Ricoeur appelait la difficulté à vivre l'"altérité". L'écart se creuse, constate Marcel Gauchet, entre l'époque où "être soi" signifiait échapper à son individualité pour tendre vers un idéal collectif et aujourd'hui, où, à l'inverse, "être soi", c'est revendiquer sa différence sociale, ethnique, cultuelle, sexuelle et exiger qu'elle soit protégée par la loi. Sur des matières qui touchent à la solidarité, à la citoyenneté, à la famille, à la santé, à l'éthique, l'Eglise peine à se faire entendre. N'aurait-elle plus rien à dire ou est-elle condamnée, par son affaiblissement, à adopter un profil de plus en plus bas ? (...)".

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